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La tragédie de Stepanakert, la capitale du Haut-Karabakh

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Stepanakert, la capitale de la république autoproclamée du Haut-Karabakh, est devenue une ville fantôme après un mois de combats acharnés entre les forces arméniennes et azerbaïdjanaises. Cette région montagneuse du Caucase, peuplée majoritairement d’Arméniens, est revendiquée par l’Azerbaïdjan depuis la chute de l’URSS. Le 27 septembre 2020, les hostilités ont repris avec une violence inédite, faisant des centaines de morts et des milliers de déplacés.

Une ville défigurée par les bombardements

Depuis le début du conflit, Stepanakert est la cible de roquettes et de bombes lancées par l’armée azerbaïdjanaise. La ville a subi des dégâts considérables, avec des immeubles effondrés, des magasins soufflés et des façades ravagées. Des projectiles non explosés sont parfois fichés dans le sol ou dans les murs. Sur la principale artère de la ville, l’avenue des combattants de la liberté, une grande partie des devantures des commerces a été détruite. Un obus a même pulvérisé une maison à étages et un magasin de meubles, laissant un cratère large d’une dizaine de mètres.

Voici une vidéo parlant de cette nouvelle :

Une ville vidée de ses habitants

Face à la menace des bombardements, la plupart des habitants de Stepanakert ont fui vers l’Arménie voisine ou vers d’autres régions plus sûres du Haut-Karabakh. Selon les autorités locales, la ville aurait perdu la moitié de sa population, qui était de 55 000 personnes avant le conflit. Seuls quelques résidents, surtout des personnes âgées, sont restés dans leurs maisons ou dans des abris souterrains. Certains s’aventurent parfois à l’extérieur pour constater les dégâts ou se ravitailler, mais la ville est plongée dans un silence pesant, sans le moindre souffle de vie.

Une ville symbole de la résistance arménienne

Malgré le désastre, les habitants de Stepanakert ne veulent pas abandonner leur ville, qui est le cœur historique et culturel du Haut-Karabakh. La capitale est le siège du gouvernement et du parlement de la république autoproclamée d'”Artsakh”, qui n’est reconnue par aucun pays. Elle abrite également des monuments emblématiques, comme la cathédrale Sourp Amenaprkitch (Saint-Sauveur), qui a été endommagée par deux explosions le 8 octobre. Les habitants sont fiers de leur identité arménienne et de leur combat pour l’autodétermination. Ils espèrent que la communauté internationale reconnaîtra leur droit à vivre sur leur terre ancestrale.

Une ville en quête de paix

Le sort de Stepanakert dépend des négociations entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, qui sont sous l’égide du groupe de Minsk, coprésidé par la France, les États-Unis et la Russie. Trois cessez-le-feu humanitaires ont été conclus depuis le début du conflit, mais ils ont tous été violés rapidement. Les deux parties s’accusent mutuellement d’être responsables de l’échec du dialogue et de poursuivre les hostilités. Les habitants de Stepanakert aspirent à un retour au calme et à une solution pacifique et durable au conflit. Ils veulent retrouver leur ville et leur vie d’avant, sans craindre les bombes et les roquettes.

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