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Patrice Caine, le PDG de Thales qui mise sur l’innovation et la diversité

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Patrice Caine est le président-directeur général du groupe Thales, un leader mondial des hautes technologies dans les domaines de l’aéronautique, de l’espace, de la défense, du transport et de la sécurité. Diplômé de l’École Polytechnique et de l’École des Mines de Paris, il a débuté sa carrière dans le secteur pharmaceutique avant de rejoindre l’administration française puis le groupe Thales en 2002. Depuis sa nomination à la tête du groupe en 2014, il a engagé une profonde transformation stratégique, organisationnelle et culturelle, fondée sur l’innovation et la diversité.

Un parcours atypique dans l’industrie

Patrice Caine est né le 7 janvier 1970 à Paris. Il est issu d’une famille d’ingénieurs et de scientifiques. Son père, Yves Caine, était ingénieur des ponts et chaussées et dirigeant de société. Son frère aîné, Stéphane Caine, est également ingénieur en chef du corps des Mines. Patrice Caine se distingue par ses brillants résultats scolaires. Il est lauréat du concours général en mathématiques et en sciences physiques en 1987. Il intègre ensuite l’École Polytechnique puis l’École des Mines de Paris.

Voici une vidéo présentant ce dirigeant :

Contrairement à la plupart de ses camarades, il ne choisit pas de faire carrière dans les grands groupes industriels français. Il commence sa vie professionnelle en 1992 dans le groupe pharmaceutique Fournier, où il s’occupe du développement international. Il rejoint ensuite la banque d’affaires Charterhouse à Londres, où il conseille des entreprises sur des opérations de fusions et acquisitions.

En 1995, il revient en France et entre dans la fonction publique. Il est chargé de mission auprès du préfet de la région Franche-Comté puis au conseil général des Mines. Il devient ensuite conseiller technique au cabinet du secrétaire d’État à l’Industrie puis du ministre de l’Économie et des Finances. Il y traite notamment des dossiers relatifs à l’énergie, à la politique industrielle et aux entreprises publiques.

Une ascension rapide au sein du groupe Thales

En 2002, Patrice Caine rejoint le groupe Thales, un acteur majeur des hautes technologies dans le monde. Il y occupe successivement plusieurs postes de direction dans différentes divisions : aéronautique et navale, communications, navigation et identification, systèmes aériens, produits de radiocommunications, réseaux et systèmes d’infrastructure et systèmes de protection.

En 2013, il est nommé directeur général adjoint en charge des opérations et de la performance du groupe. Il supervise alors les activités industrielles, les achats, la qualité, les systèmes d’information, la recherche et développement et l’innovation.

En 2014, il accède au poste suprême de président-directeur général du groupe Thales. Il succède à Jean-Bernard Lévy, qui part diriger EDF. Il devient ainsi le premier PDG issu du sérail depuis Luc Vigneron en 2009.

Une vision stratégique fondée sur l’innovation et la diversité

Depuis sa prise de fonction, Patrice Caine a engagé une profonde transformation du groupe Thales. Il a défini une nouvelle vision stratégique basée sur trois axes : la croissance organique, la croissance externe et la performance opérationnelle.

Pour soutenir la croissance organique, il a mis l’accent sur l’innovation et la digitalisation. Il a créé un réseau mondial de centres d’innovation digitale (Digital Factory) pour accélérer le développement de solutions numériques dans les domaines clés du groupe : intelligence artificielle, big data, cybersécurité, connectivité ou encore internet des objets. Il a également renforcé les partenariats avec les acteurs académiques et les start-ups.

Pour soutenir la croissance externe, il a réalisé plusieurs acquisitions stratégiques, notamment dans les domaines de la sécurité et de l’identité numérique. Il a notamment racheté le groupe Gemalto, spécialiste des cartes à puce et des solutions de sécurité numérique, pour 4,8 milliards d’euros en 2019. Il a ainsi créé un leader mondial de l’identité et de la sécurité numériques, avec plus de 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 30 000 collaborateurs.

Pour soutenir la performance opérationnelle, il a simplifié l’organisation du groupe et optimisé les processus internes. Il a notamment réduit le nombre de divisions de six à cinq, en fusionnant les activités de transport et de sécurité. Il a également mis en place un programme d’amélioration continue baptisé Thales Boost, visant à renforcer la compétitivité, la qualité et la satisfaction client.

Parallèlement à ces trois axes, Patrice Caine a également fait de la diversité et de l’inclusion une priorité pour le groupe Thales. Il a lancé en 2017 un plan d’action ambitieux pour promouvoir l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, avec des objectifs chiffrés et des mesures concrètes. Il a également signé en 2018 le pacte mondial des Nations Unies pour le respect des droits humains, du travail, de l’environnement et de la lutte contre la corruption.

Un bilan positif malgré la crise sanitaire

Sous la direction de Patrice Caine, le groupe Thales a affiché des résultats solides et une croissance soutenue. Entre 2014 et 2019, le chiffre d’affaires du groupe est passé de 13 à 18 milliards d’euros, soit une progression moyenne annuelle de 6,7 %. Le résultat opérationnel courant est passé de 1,1 à 2 milliards d’euros, soit une hausse moyenne annuelle de 12,8 %. Le carnet de commandes s’est établi à 32 milliards d’euros fin 2019, soit l’équivalent de deux années de chiffre d’affaires.

Le groupe Thales a également renforcé sa position sur ses marchés clés. Il est le numéro un mondial des systèmes électriques embarqués pour l’aéronautique civile, le numéro deux mondial des systèmes d’information critiques pour la défense et la sécurité, le numéro trois mondial des satellites civils et militaires et le numéro quatre mondial des systèmes ferroviaires.

Le groupe Thales a toutefois été fortement impacté par la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 en 2020. Le chiffre d’affaires du groupe a reculé de 7,7 % à 16,5 milliards d’euros, principalement en raison du ralentissement du secteur aéronautique. Le résultat opérationnel courant a baissé de 26 % à 1,5 milliard d’euros. Le carnet de commandes s’est maintenu à un niveau élevé de 31 milliards d’euros.

Face à cette situation inédite, Patrice Caine a mis en œuvre un plan d’adaptation visant à préserver la santé et la sécurité des collaborateurs, à assurer la continuité des activités essentielles pour les clients et à réduire les coûts fixes. Il a également mobilisé les capacités d’innovation du groupe pour contribuer à la lutte contre la pandémie. Par exemple, Thales a participé au développement du respirateur artificiel Osiris conçu par Air Liquide ou encore au déploiement du passeport sanitaire numérique IATA Travel Pass.

Malgré la crise sanitaire, Patrice Caine reste confiant dans les perspectives du groupe Thales. Il mise sur la reprise progressive du secteur aéronautique et sur le dynamisme des autres marchés du groupe. Il compte également sur le plan de relance européen pour soutenir les investissements dans les domaines stratégiques tels que le spatial, le ferroviaire ou encore la cybersécurité. Il vise ainsi un retour à la croissance organique du chiffre d’affaires dès 2021 et une amélioration progressive de la marge opérationnelle.

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